DSM et troubles psychiatriques, vers une nouvelle vision de l’humain – partie 4 –

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Quelques citations, auteurs et réflexions pour entrevoir une autre vision des troubles psychiatriques

Et ici, me viennent à la volée, outre mon intuition grandissante et mon expérience, plusieurs témoignages, citations qui m’ont inspirée dans l’écriture des quatre volets de cet article:

Un guérisseur amérindien, Don Marcelino, que j’ai eu l’immense joie de rencontrer, pour qui le fait de mettre sous médicaments et d’enfermer quelqu’un de “fou” n’a aucun sens chez lui. Dans son pays, on écoute avec respect les faits extraordinaires dont a été témoin cette personne.

Les témoignages aussi des symptômes d’une “montée de kundalini”, terme sanskrit issu du tantrisme  qui désigne l’énergie vitale qui se déploierait dans diverses circonstances, à la suite d’un choc, d’un accident, après un long cheminement, après un long entrainement méditatif, lors de la prise de drogues aussi.
Percée de kundalini qui laisserait entrevoir une conscience élargie, pouvant se manifester par divers troubles, physiques et psychiques qui, dans certains cas, auraient besoin d’être accompagnés pour ne pas sombrer dans la folie ou dans une souffrance corporelle qui pourrait s’éterniser si elle est mal comprise.

Les travaux de grands psychiatres tels Jung, Maslow, Victor E. Frankl, Stanislav Grof et Yves Prigent et tant d’autres que je brûle d’impatience de connaître!

Jung sur l’inconscient collectif, les archétypes, la mythologie, la synchronicité etc.
Viktor Frankl sur la perception du “divin” inscrite en tout humain.
Les travaux du grand Milton Erikson également, sur l’inconscient qui se manifeste au travers de la transe hypnotique:

“L’un des problèmes majeurs de la conscience, telle qu’elle est actuellement faite, est qu’elle exclut souvent tout ce qui est en dehors de son champ d’attention immédiat et tend à croire uniquement en sa propre vérité, selon son humeur du moment. Rien d’étonnant, dès lors, à ce qu’il y ait autant de conflits mortels à l’intérieur de nous et entre individus. A cause de ces limitations, il est important de développer notre conscience (attention accrue et meilleure compréhension de ce qui se passe) en apprenant à établir un lien optimal avec l’inconscient. Pour Erickson, cela signifie autoriser l’inconscient à faire son travail.”¹

Et enfin, Stanislav Grof que je viens de découvrir, en écrivant cet article justement, sur les états modifiés de conscience qui laissent entrevoir une autre réalité de l’humain et surtout, une nouvelle vision de ce qui pourrait bien être la “psychologie du futur”.
Voici de trop courts extraits d’une interview passionnante et avant-gardiste de Stanislav Grof, réalisée par l’INREES que je vous conseille de lire dans son intégralité ici.

“Beaucoup de psychiatres pensent qu’il faut empêcher la manifestation des symptômes. Ma philosophie consiste à travailler avec les symptômes, il s’agit d’aller au plus profond pour s’en débarrasser. Lorsque vous le faites, ce ne sont pas seulement les symptômes qui disparaissent, vous mûrissez au sens ou vous connaissez une ouverture spirituelle, votre hiérarchie de valeurs, votre stratégie de vie changent, il y a un développement de la personnalité quand les tranquillisants tendent au contraire à l’appauvrir. Les fortes doses peuvent transformer les gens en zombie, avec de lourds effets secondaires. Mais le système tout entier tend à cette approche suppressive. En psychiatrie traditionnelle, les catégories « mystique » ou « spirituel » n’existent pas. Toutes les expériences seront tenues pour psychotiques dès qu’elles sortent de la nomenclature.”

“Il faut quelqu’un qui ne dise pas : « vous êtes fou, vous devez vous préparer à l’être pour le reste de votre vie et à prendre des médicaments ! » mais plutôt : « vous traversez une étape délicate d’un processus de guérison et de transformation ». La spiritualité est une dimension légitime de l’expérience humaine, elle lui donne en quelque sorte une signification. Si une personne vit une expérience vraiment intense, elle doit être assistée dans ce travail.”

L’INREES est un institut qui redonne sa place à l’extraordinaire, sans complexes, sans tabous, avec un regard raisonné et ouvert, institut soutenu par de nombreux scientifiques.

N’oublions pas que la maladie, le doute, les questionnements, la confusion sont les prémices d’une naissance à soi-même, d’un retour sur soi libérateur, d’une vision transfigurée du monde:

“Les personnes qui viennent en thérapie se plaignent souvent d’incertitudes, d’ambivalence ou de confusion. Ils sont souvent traités comme des symptômes que le thérapeute est censé éliminer. Mais nous pouvons à présent comprendre qu’ils se trouvent en réalité à une étape préliminaire d’un changement créatif et de la maturation de la personnalité.”¹

Et enfin, je ne résiste pas à la tentation de partager une dernière citation d’une enseignante Reiki (K. Losi, Le reiki), au sujet du sens de la maladie, pas seulement psychiatrique:

“En faisant abstraction des réponses philosophiques ou religieuses, il nous reste une constatation bien qu’amère: la maladie fait partie de nous, exactement comme le dualisme bien/mal fait partie de notre monde. Les principes absolus de bien et de perfection, bien que recherchés depuis le début de l’histoire de l’humanité, n’existent que dans la sphère des idéaux. Cela ne signifie pas s’exposer placidement à la douleur, mais accepter que le concept de l’homme est un étrange mélange de lumière et d’ombre, tendant en permanence à sa propre amélioration.

On peut qualifier de sain l’individu qui, en rapport avec son niveau évolutif, vit une état d’équilibre relatif entre ses conditions intérieures – physiques, psychiques et spirituelles – et les extérieures. S’il change de niveau ou si les circonstances auxquelles il est confronté change, toutes les parties de son être vont s’articuler autour d’un nouveau point d’équilibre, lui aussi temporaire et relatif. La transformation continue est la première loi de la vie et un corps sain sait comment s’autosoigner, s’autopurifier, s’autoprotéger, s’autorenforcer. Nous pourrions définir la santé comme la “flexibilité” du corps dans la mutation de son propre équilibre relatif, et la maladie comme la “rigidité” au changement, le blocage, la stagnation de l’énergie, le refus.

En général, ces résistances se manifestent sur le plan physique, car nous ne les percevons pas consciemment, et c’est donc comme si nous nous retrouvions sans armes pour les affronter. Et comment pourrions – nous le faire sans les voir? Les amener à la lumière de la conscience, cela signifie donner au corps la possibilité d’intervenir. Certes il vaut mieux prévenir qu’attendre que les petits blocages ne deviennent des montagnes insurmontables, toutefois le principe est le même.”

« Out of suffering have emerged the strongest souls
the most massive characters are seared with scars. »

Voir aussi:
La dépression vue autrement – suite – mieux la comprendre

¹ Traité pratique de l’hypnose Milton H. Erickson, L. Rossi, I. Rossi.

3 réactions sur “DSM et troubles psychiatriques, vers une nouvelle vision de l’humain – partie 4 –

  1. Bonjour Elise
    Je me suis procuré un DSM et ça m’a projeté 2 ans en arrière, quand le psychiatre m’a fait lire dans ce même « manuel » les symptômes liés aux attaques de paniques…. effrayant ce grimoire de psychiatre! Tous les maux de l’esprit y sont détaillés et ça donne le vertige d’en constater la quantité!

    • Oui, car l’être humain est si riche, si complexe, si mystérieux, si fou, si incompréhensible, si tordu, si illogique, si génial….!
      Et ce manuel est loin d’en avoir percé tous les mystères! 🙂

  2. Moi je compare souvent l’être humain à une formule chimique. Ses composantes étant nombreuses, le résultat peut être infini!
    Chaque être et chaque souffrances le sont donc également…

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